mardi 16 septembre 2014

La fête du santal et du miel à Lifou

Désolée d'abord pour ce long silence, je finissais mon stage et il a fallu que je rédige mon rapport ce qui m'a pris tout mon temps, après tout c'est pour cela qu'on est là! Pour que je valide en fin mon diplôme! 


Vaux mieux râler dès le début de l'article, hein? Comme ça après on passe à autre chose! Si, si, promis!
Donc on devait aller à Lifou pour la fête du Santal et du miel, on se lève tôt le matin on prépare tranquillement les valises puis on se pointe à l'aérodrome à midi pour l'avion de 13h... Mais il n'y a pas d'avion de 13h! Il a été annulé! Vous avez été placé dans l'avion de 10h! Vous n'avez pas été prévenu? Bon on va vous mettre sur liste d'attente pour l'avion de 18h alors...
Bref! je vous épargne le reste, ça nous a permis de rencontrer Maïlys, qui fait son tour du monde et était dans la même galère que nous. Nous finissons par embarquer bien plus tard dans l'avion de 18h. Après un petit vol de 40 minutes nous atterrissons de nuit à Lifou. On nous accueille comme de vrais touristes en musique et en nous offrant des chapeaux de palmes (là on vous épargne THE photo avec flash et fatigue de nous deux avec les dit chapeau)... 
La DIL (merci à eux!) on fait patienter les 80 touristes déjà présents sur le site pour la petite poignée que nous sommes piégés par air calédonie pour démarrer le buffet. Nous mangeons, regardons un bout de concert et il est temps de se diriger vers notre logement...
Notre chauffeur livré à lui même dans une tribu qu'il ne connait pas s'arrête cinq ou six fois devant une case et nous demande: "C'est ici?" On est quatre dans le mini bus, deux couples arrivés en retard et lui répétons X fois qu'on ne sait pas, qu'on a pas encore été à notre logement, rien ni fait!
Nous finissons par être débarqué devant une baraque, c'est ici, quelqu'un nous montre vaguement une direction et après avoir demandé confirmation que c'est bien là nous entrons dans une case ou un autre couple dors déjà. Mais c'est là. Deux paillasses pour deux personnes nous attendent et nous nous endormons dans une odeur de fumé typique. (Nous apprendrons plus tard que pour protéger les poutres des termites, des feux sont allumés deux fois par semaine ce qui provoque cette odeur très fortes qui n'empêchera pas de dormir les deux marmottes que nous sommes!)
Le matin nous découvrons plus en détail notre environnement:


On dort à droite sur la photo dans le super duvet décathlon en coton ! Nous nous rendons à pieds sur le site de la fête qui est proche, après avoir déjeuné. Pour la douche on repassera, c'est un jet d'eau froide dans une pièce qui ferme avec un rideau... Je suis plus pudique que maniaque de la propreté!

Nous arrivons donc sur le site, démonstration de pièges, de tressage, stand de bouffe, de vente, confitures, sculptures, produits divers et variés! Nous nous inscrivons pour les deux activités qui nous intéresse dans les diverses que propose la DIL.



Un monsieur se balade entre les stand avec son micro et présente les différentes choses à faire et à voir. Pendant ce temps, nous attendons le départ pour la ballade à laquelle on s'est inscrite ce matin, j'en profite pour dessiner.
Puis des danseurs et chanteurs s'installent et font une démonstration de danse en musique. Les danses traditionnelles tournent pour la plupart autours de la culture du sol et plus particulièrement de l'igname. Ces danses miment de façon symboliques les différentes étapes quotidiennes et annuelles de cette culture. Défricher, creuser, semer, pailler etc...


 
Nous avons aussi profité de ce temps là pour visiter quelques stand. Ci-dessous un bout de chapeau en palme comme ceux dont je vous parlais que nous avons reçu à notre arrivée à l'aérodrome. En dessous ce sont des bracelet de chevilles comme vous avez pu en voir sur les photos des danseurs ci-dessus, c'est un instrument qui vient rythmer les pas.


Puis nous voilà partis pour la balade de Medehu. Notre guide nous explique à quoi servent les différents arbres que nous croisons, bois pour les pirogues ou pour les charpente, bois pour le pilier central, arbres qui résonnent pour des échanges en tapant dessus avec des gens éloignés... Feuilles pour les fièvres, les bébés fragiles ou feuilles qu'on mange...





Notre guide devant un banian, l'arbre sacré qui fait lien avec les morts. Puis nous arrivons à une grotte.




Une petite photo sans la flash pour vous donner une idée de l'ambiance avec les petites lampes de poche.


Mais surtout ce qu'on ne voit pas aux premiers abords... Des traces datant des premiers colons, sûrement des aborigènes réfugiés là. Ce sont des traces obtenus par projections avec la bouche de charbon mâché dixit le guide!



Au retour de la balade on a mangé des crevettes au curry, et c'était boooooonn!! Passionnant hein?! L'amigo c'est du fanta mais fait ici donc moins cher!


Après on a re eu le droit à des démonstrations de musique et danse traditionnelle. La robe traditionnelle c'est la robe missionnaire... C'est à dire celle amener par les colons chrétiens, sans trop de décolleté et pas trop moulante. La tenue se complète avec des morceaux de tissus, des palmes tressées, de paille et des bijoux fait de graines et de coquillages.






De manière général, on en a déjà parlé, la religion reste très implanté ici. Protestants, catholiques, évangélistes, voir musulmans sur la grande terre... Chaque tribus possède son lieu de culte et il est habituelle dans les discours de faire référence à Dieu, qui nous a permis de venir ici, qui a permis que le temps soit beau, que les récoltes soient bonnes, etc.




Ci-dessus un crabe des cocotiers. C'est un crabe que l'on ne trouve pas trop sur la plage mais bien dans la forêt car comme son nom l'indique il se nourrit de noix de coco qu'il est capable d'ouvrir à l'aide de ses pinces! Si vous connaissez la taille d'une noix de coco vous voyez un peu près la taille de la bête! Un petit ici, certains peuvent atteindre 17 kg et faire une quarantaine de centimètres! 
Puis nous voilà parti pour la petite prairie, une vanillerai dont le propriétaire Jacob, accompagné de sa femme Leïla nous emmène Boris, Maïlys et moi à la découverte de la nurserie des bénitiers. La suite c'est donc dans l'eau!


Hélas pour vous notre super gopro, achetée juste avant de partir, a plantée sous l'eau. Mais nous on était contents on a vu une nurserie de bénitier! C'est le gros coquillage aux bords en forme de vagues qu'on trouve dans les églises pour servir... de bénitier!! (tu la voyais pas venir celle là hein?) Mais ici c'est un coquillage assez commun au final, il sert de cendriers, de cale porte, ou pour délimiter les zones plantée dans les jardins ou le seuil de notre case...
Sous l'eau ceux-ci s'ouvrent et se ferment, en dirais qu'ils mangent ou qu'ils respirent, laissant voir l'intérieur, ça fait comme de la mousse qui déborde, le molusque peut être jaune flashy ou vert, mauve, voir noir foncé c'est le plus commun, c'est assez classe. Ils sont bien sur énormes comme les moules et les huitres qui se trouvaient à côté. 
Puis on a vu pleins de poissons, des patates de coraux avec pleins de formes différentes... Notre guide, Jacob, descendait régulièrement en apnée pour chercher des trucs à nous montrer! Il a remonté une étoile de mer que nous avons pu tenir dans nos mains, cette espèce là n'était pas molle du tout! On aurait dit un caillou!
En rentrant on le voit descendre vers une ligne noire sur le sable. Il s'assure qu'on regarde tous et s'approche d'elle petit à petit... C'était la queue d'une raie des sables qui s'était enfouie! Dérangée, elle est partie doucement, le sable tombant petit à petit pour la laisser voir de plus en plus, on aurait dit qu'elle volait... Elle faisait un peu près 1m de diamètre (de bout d'aile à aile) plus la longue queue que l'on voyait au début. Celle ci se finit pas un dard dont la piqure peut être extrêmement douloureuse, ce qui explique les précautions de Jacob en s'en approchant. Mais comme les requins dont elles sont les cousines (et comme tout animaux de la mer), les raies n'agressent pas si elles ne se sentent pas directement en danger, acculée ou qu'on leur marche dessus par malchance quand elles sont enfouie.

Après être sortis de l'eau Leïla et Jacob nous ont invités chez eux, pour se rincer au jet d'eau froide et se sécher puis boire un thé. Nous avons ainsi pu discuter, rejoint par la petite dernière. 
Ensuite Jacob nous a emmenés visiter son terrain. Une cage dans un coin sert à mettre les crabes de cocotiers qu'il attrape, nourrit aux noix de coco pour grossir jusqu'à être mangé. La pièce dans laquelle nous étions pour le thé est une baraque en dur avec un toit de tôle dont les ouvertures sont fermées par des rideaux, composée de trois pièces de vie plutôt diurne. Plus loin nous croisons la case traditionnelle semblable à celle dans laquelle nous dormons. Les arbres à papaye poussent ici comme du chiendent et il suffit de se pencher pour ramasser une noix de coco, c'est comme les pommes dans certains vergers! Nous arrivons à un magnifique point de vue sur la mer. Je me pose pour dessiner un arbre pendant que Boris, Maïlys et Jacob discutent à deux pas.



Leïla est venue nous rejoindre avec la petite, suivie du chien Taz, elle pose gentiment pour une photo. Toutes deux lèvent le doigt, c'est une façon de dire bonjour ou coucou. Sur les îles particulièrement ou en brousse, on dit bonjour aux gens qu'on croise, en voiture ou à pieds. Selon les gens on dit bonjour, on lève la main, le bras et lorsqu'on conduit pour ne pas lâcher le volant on lève le doigt.



Une fois fini, je donne le dessin à Jacob pour le remercier. Surpris, il ne me croit pas au début mais fini par l'accepter! (Ci-dessous le même arbre mais vu d'un point  de vue différent)



Alors que nous discutons sur comment ils font pour aller chercher les noix de cocos, avec un crochet au bout d'un long bâton nous explique Jacob ou d'une échelle, celui-ci nous propose d'aller en chercher une! Ni une ni deux voilà Maïlys en haut de l'échelle faisant tourner la noix de coco pour la détacher. Après quelques essais infructueux pour se servir de la machette de Boris et Maïlys, Jacob prend pitié de nous et nous l'ouvre délicatement. Nous buvons tout à tour le lait de coco, pour ma part pour la première fois de ma vie! Il fend ensuite la noix en deux pour que nous puissions manger la chair, très molle et encore peu épaisse (c'est le jus que nous venons de boire qui en se solidifiant petit à petit forme la chair).



Puis voilà l'heure de se séparer, alors qu'ils nous accompagnent à la route, je remarque une passiflore, ma plante préféré! Celle-ci fait une fleur magnifique et produit le fruit de la passion, arôme que j'adore en glace, mais je n'ai jamais goûter le fruit, que Leïla ramasse et me donne. Nous rentrons donc doucement au site en mangeant ce fruit, assez acide au naturel mais super bon! (Merci Maïlys pour la cuillère!)



Au-dessus une fleur de frangipanier sur le chemin, c'est elle qui traditionnellement sert à faire les collier de fleurs pour les fêtes par exemple, mais ça c'est une tradition plus tahitienne! Leïla et une de ses filles plus grande nous rejoigne sur le chemin pour aller sur le site et nous font prendre un raccourci qui longe la mer.




Arrivés nous nous séparons, nous rejoignons une démonstration de danse qui à lieu devant la scène. (Plus de vidéos, bientôt sur la chaîne you-tube)



Après a lieu un événement assez populaire, l'élection de miss santal! La gagnante c'est la petite en bleue!


Après avoir mangé et regardé un bout du concert nous nous posons pour boire du punch avec le couple arrivé dans le même avion que nous et qui partage notre case, Maïlys et un jeune parisien qui vit à Lifou actuellement pour donner des cours d'informatique. Nous allons nous poser sur la plage profiter des étoiles puis celui-ci nous entraine au nakamal! En métropole le soir on va au bar boire une bière avec les copains. Ici on va au nakamal boire du kava. Rien à voir avec celui qu'on trouve à gorge de loup à Lyon et qui accueille la pecha kucha! Ici c'est un endroit signalé par une lampe rouge habituellement et on y boit le kava qui est une boisson tiré de la plante du même nom. On nous avait prévenu d'un goût très particulier (dégueulasse même), on était donc préparé et au final c'est très bien passé, c'est très amer, rapeux et la coutume et la bouche veulent que l'on crache après avoir bu. C'est une boisson délassante qui fait planer un peu, habituellement on se pose ensuite et on dors bien... Surtout ceux qui rajoute du canabis à ça!

Après ça on est rentré tout doucement dormir.

Le lendemain matin c'est déjà le jour du départ, nous faisons les valises et les portons jusqu'au site, heureusement nous sommes pris en stop, ici tous le monde s'arrête même pas forcément besoin de faire du pouce, c'est comme ça!



Une fois les bagages posés, nous partons en balade tous les deux, nous n'avons pas encore rendu visite à notre dame de lourde! C'est qu'il y a une jolie vue de là haut, sur l'aquarium par exemple, l'endroit où on se rend après. Non c'est pas un bâtiment, c'est une anse gorgée de poissons.







Sur le chemin on fait la chasse aux oiseaux, en photo bien sur! Au-dessus enfin nous avons réussi à prendre la lunette! Ce petit piaf bouge tout le temps c'est de la folie! En dessous le martin chasseur. Cette fois ci pas au zoo mais dans leur environnement naturel. Après c'est au tour de Boris de chopper l'appareil photo pour prendre rapidement une photo d'un gros lézard, aucune idée de l'espèce!
Enfin ensuite quelques secondes de vol du papillon bleu, un magnifique papillon qui posés à les ailles marrons comme beaucoup d'autre, voir au-dessus mais quand il vole... C'est une espèce endémique bien sûr sinon c'est pas drôle!



Après nous allons nous baigner dans l'aquarium!



Oh, une grenouille!



Et en bonus, the vidéo montée par Boris avec la musique d'un groupe d'ici qu'on voit sur toute les fêtes et concert et qu'est bien sympa, appelé relatiV.


Après on est rentré tranquillement sur le site pour manger et la cérémonie d'au revoir...




La  cérémonie d'extinction du feu qui fume. Le feu qui fume c'est le feu alimenté par le bois de santal, un bois très odorant qui sent très bon, qui était maintenu pendant toute la durée de la fête du santal et du miel. La cérémonie d'extinction est quelque chose de très codé, dont vous n'aurez qu'une photo peu parlante, ci-dessous avec le feu en train de s'éteindre.
Les touristes qui s'en vont, amis visiteurs, selon les mots de Cédric un des organisateurs de la DIL, nous quoi,  prennent dans les sceaux que vous voyez, à l'aide de noix de coco vides, un peu d'eau qu'ils versent sur le feu. Chacun notre tour nous faisons donc ce geste symbolique pour nous aligné ensuite en rang d'oignons, on peu pas se cacher! C'est simple pour reconnaître un touriste, il est blanc! Le chef, et des représentants divers, dont Cédric, fond donc chacun un petit discours, pour remercier chacun, Dieu, pour avoir permis ce super moment. La palabre c'est quelque chose de très important. On se tait et on écoute en regardant le sol en signe d’intérêt, on fait preuve d'humilité, c'est la coutume.
On nous demande de prendre la parole pour dire un mot à notre tour, un dame d'un certain âge remercie à son tour les gens de Lifou pour leur accueille. Quelqu'un d'autres demande-t-on? Un jeune. Bon je me dévoue! Je dit quelques mots et après nous acceptons les cadeaux posés au sol depuis le début de la cérémonie en se les repartissant.

Après vite vite! il est temps de monter dans le bus qui nous emmène à l'aérodrome! Faudrait pas louper l'avion! Les problèmes sont tels chez air calédonie, qu'il y a des listes de plusieurs jours voir semaine pour quitter les îles!


Lifou était vraiment une île magnifique, on regrette d'avoir passé trop de temps sur le site de la fête et de pas assez s'être baladé, et puis quoi un jour et demi c'est pas suffisant!

Cécile

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