lundi 6 octobre 2014

L'île des pins

Nous embarquons dans le bateau à 7h du matin et c'est parti pour 3h de voyage. Il fait beau, il y a un peu de houle, nous finissons tranquillement notre nuit. Nous nous rendons à l'île des pins, rattachée à la grande terre, province sud, elle est moins loin que les îles Loyautées où nous avons été jusqu'ici, quant aux paysages, nous verrons!

Nous accostons dans une grande baie où notre logeuse nous attend pour nous emmener au gite des trois banians, où nous avons pris une chambre chez l'habitant. Elle nous fait rapidement un tour du propriétaire, salle de repas, bloc sanitaire et notre chambre et nous laisse vaquer devant retourner à Vao, un village dans le sud.
Nous bouclons nos sacs et partons directement faire une petite rando que notre proprio nous a conseillé. L'ascension du pic n'ga qui domine l'ensemble de l'île. Nous voilà donc partis pour 2 petites heures aller-retour.


Arrivés en haut, Boris se repose à l'ombre des pins pendant que je dessine. La vue est belle, on voit la mer et une simple croix de bois accueille les visiteurs. Verdict? Ressemblant?






Voilà la petite promenade que nous venons de faire. Nous sommes partis pratiquement de la côte à droite de la baie centrale. Sur celle-ci l'immeuble sur l'eau c'est le paquebot des Australiens qui viennent régulièrement sur l'île la rendant un peu trop touristique à notre goût, mais bon! Nous on est venus sur le betico 2, le moyen bateau à quai sur la même baie à gauche.

Nos sandwichs avalés s'est reparti pour la descente.


Nous arrivons sur la baie de Kuto, celle où le betico 2 est arrivé et toujours amarré. Nous sautons dans l'eau pour nous délasser après l'effort.
Malgré le fait que nous nous soyons baigné à peine un quart d'heure en gardant un œil constant sur nos affaires, une mauvaise surprise ne sera découverte que le lendemain en ouvrant notre portefeuille pour payer quelque chose... 23 000 francs envolés. (soit quasiment 200 euros). La moitié de ce que nous avions pris pour le voyage, le reste se trouvant à un autre endroit. 
Notre logeur à qui nous parlerons de notre mésaventure nous expliquera : "Ils restent dans la forêt derrière! Tu peux être en train de dormir à côté tu te rendra compte de rien. Il font comme à la pêche au poulpe avec l'appât! ils prennent ce qu'ils veulent dans le sac et puis ils le reposent, je le sais, je faisais pareil quand j'étais jeune!" Le séjour commence bien.



Mais nous ne savons pas encore ce qu'il vient de se passer, nous nous ra-habillons donc et longeons tranquillement la plage pour aller découvrir celle d'à côté et revenir nous attabler au bar.





Nous rentrons ensuite. Nous y mangeons le soir un bon poisson et rencontrons les autres pensionnaires du gite, sébastien et une famille, élodie qui vit à Nouméa depuis deux ans et ses parents venus la voir, éric et patricia si mes souvenirs sont bons! Après une douche bouillante nous allons dormir. Des geckos veillent sur nous et mangent les moustiques, j'en ai vu un se balader sur le mur de la chambre.


Le lendemain nous et la famille devons faire une balade en pirogue mais une grosse pluie nous fait rentrer au gite. Celle-ci s'arrête vers 10h30 laissant libre la journée à l’improvisation.

Nous décidons de louer des vélos et d'aller jusqu'à une grotte qui se trouve à une dizaine de kilomètres. Nous invitons Sébastien à se joindre à nous. C'est un ancien militaire reconverti, il passera la journée à nous attendre le pauvre! Mais très attentionné, cela n'aura pas l'air de le déranger. 

Nous allons donc à pied jusqu'à un autre gite qui loue des vélos et où se trouve une jolie madone et c'est parti!









C'est la grotte d'Oumagne ou grotte dite de la reine Hortense qui y vécu réfugiée quelques temps. Pour vous donner une échelle, Sébastien mesure un peu moins de deux mètres...




Nous pique-niquons pas loin et renfourchons les vélos. Sur le chemin nous croisons beaucoup de champs fraichement plantés. C'est la saison où on plante les ignames, la plupart des gens de l'île sont toute la journée aux champs, brulants les troncs, déblayant, retournant la terre et plantant le bout de l'igname qui peluche, là où démarre les racines. L'igname est une tubercule comme la pomme de terre mais autant éviter de le planter en entier si c'est possible, ça en fait plus dans les assiettes!






Nous arrivons à Vao le village. Nous vous y trompez pas, c'est Vao que l'on appelle le village, les autres groupements de maisons sont bien des tribus. C'est ici que l'on trouve l'OPT, la mairie, la grande chefferie et les distributeurs d'argents. Ci-dessous l'église de Vao, toute marquetée et colorée. 
Comme si on était pas encore suffisamment fatigués nous grimpons jusqu'à la petite chapelle qui domine Vao, nous soufflons un peu et rentrons à l'heure pour nous baigner un peu et profiter du coucher de soleil. On a bien dormi ce jour là! C'est une île mais elle est pas franchement plate! On a fait quelques petites côtes mine de rien.




Le lendemain, nous faisons donc notre balade en pirogue sur la baie d'Upi. Jacques notre logeur nous emmène jusqu'au lieu d'embarcation et nous demande à quelle heure il vient nous chercher à la piscine naturelle. Le plus tard possible! Nous voulons profiter de la journée! Notre guide s'appelle Bernard, nous sommes trois groupes, une couple de notre âge qui voyage et arrive d'Australie et repart bientôt en Nouvelle-Zélande, trois personnes âgées en vacances et nous.









Nous croisons un requin léopard trop rapide pour une photo et saluons au passage des aigles pécheurs à tête blanche, puis nous débarquons sur une plage argileuse où nous nous enfonçons jusqu'à la cheville. 
Une petite balade d'une heure doit nous permettre de rejoindre une piscine naturelle. Si l'autre couple trace, les vieux à qui leur logeuse avait annoncé une balade d'un quart d'heure sont un peu surpris, nous faisons donc la balade avec eux, enjambant les troncs en discutant.






Nous arrivons sur les coups de midi et sautons à l'eau avant le repas, nos affaires veillées par Marise qui n'aime pas l'eau. Après une plongée rapide mais chouette nous nous disons au revoir et allons manger nos tartines de pâté face à l'eau.







Un des nombreux chiens de l'île plus ou moins errants nous tient compagnie. Nous retournons dans l'eau puis prenons le chemin de la rivière de sable pour nous rendre là où vient nous chercher notre logeur.





Nous rejoignons une autre baie puis longeons la plage jusqu'à un restaurant. Plus loin une falaise nous empêche de continuer sur la rive. Tous est désert, l'heure du repas étant passé, tous le monde est parti aux champs nous nous perdons donc un peu et finissons par prendre un chemin qui semble aller dans la bonne direction.




Nous prenons à gauche à une bifurcation et débouchons ci-dessus. Le chemin qui continue plus loin semble le bon. Nous traversons donc à gué, sans nous déshabillés, de toute façon nous avons nos sacs à dos, la marée et haute mais ça passe ou ça mouille! Nous arrivons de l'autre côté mouillés jusqu'à mi-cuisse et mort de rire, dès le milieu de la traversée nous avons aperçu un pont plus loin sur la droite, auquel menait sûrement le deuxième chemin. Les deux vont de toutes façon à notre point de rendez-vous où un autre chien nous tiendra compagnie.






Nous nous posons sur la plage et rentrons au gite, au repas des nouveaux venus ont remplacés les anciens, Patrick notamment est venu seul sur l'île, il est en vacances venu voir sa fille qui travaille sur Nouméa.



Aujourd'hui c'est journée bateau! jacques nous dépose toujours sur la baie de st Joseph mais à un autre endroit où nous rencontrons Sandrine et Joseph nos deux guides, Gérard un vieux monsieur en vacances et un frère et sa sœur qui travaille à Nouméa.

Nous commençons la journée par aller à la recherche des tortues grosse tête. Après avoir tourné quelques temps, nos guides en repère une. Joseph s'équipe et saute à l'eau directement sur elle, la choppant pour la ramener à la surface près du bateau. celle-ci s'appelle la rouquine, elle n'est pas agressive et nous pouvons les rejoindre tous les deux à l'eau pour un petit moment magique. Lachée celle-ci reste avec nous, sans plonger, ni s'éloigner, se laissant caresser. C'est une sacrée impression de toucher une tortue et plus encore sa peau parcheminée!







Nous contournons la terre qui forme la baie d'Upi et voguons vers l'atoll qui est notre prochaine destination. Nous sortons du lagon par une passe dans la barrière de corail où une famille pêche, le poisson étant toujours abondant dans ces zones.



Nous arrivons sur un atoll désert où les guides nous laisse une heure, le temps d'aller commencer à préparer le repas sur une autre île. Atoll pas si désert que ça car habité par des rapaces, des balbuzards ais-je supposé, des petits oiseaux marrants et des mouettes...











Joseph vient ensuite nous chercher pour nous rendre sur notre lieu de repas. Mais avant petite plongée juste à côté!



Boris mange une langouste à midi, c'est une véritable autopsie! Cassant les pattes pour récupérer le chaire à l'intérieur, raclant et dépliant la pauvre bête dans tous les sens!
Puis nous nous posons sur une natte et nous initions au tressage de palmes. Sandrine récupère un tricot qui passait par là pour le montrer à Gérard qui n'en avait jamais vu, celui-ci qui n'aime pas trop les serpents nous laisse nous étonner sur sa force! C'est que même bloqué, il a de la ressource dans les anneaux le tricot! Nous touchons du coup un serpent pour la première fois de notre vie l'un après l'autre.





Il est déjà temps de partir pour l’ilot brosse, dernière étape avant que nous rentrions.




Il est 15h30 quand nous débarquons, il reste donc un peu de temps avant que le soleil se couche. Nous décidons donc d'aller voir les vestiges du bagne présent sur l'île. En effet c'est sur l'île des pins qu'étaient retenus les communards. Il reste plusieurs vestiges sur l'île, nous commençons la visite par la prison où les cellules sont envahies par les racines des arbres pour certaines.












Non condamnés aux travaux forcés ceux-ci s'ennuyaient tellement que c'est eux- même qui ont réclamé du travail! Ce sont donc eux qui ont construit le château d'eau ci-dessous toujours en service.



Ces deux grands bâtiment c'est le couvent, les colons maristes sont venus avec leur religion qui est toujours présente sur l'île.



Le soir nous mangeons un délicieux bougna, puis nous nous regroupons avec Axel, Emmanuel et Nicolas -le fils de Jacques et ses cousins-, d'autres touristes et nous, autour d'un feu. Nous discutons musique, culture, voyages et travail jusque tard.

Le lendemain nous continuons la visite historique par la baie de st Maurice à Vao. C'est un monument érigé là où les premiers colons débarquèrent, qui commémore l'arrivée de la religion et aussi les tirailleurs morts en 14-18. Les totems ont été sculptés par chaque tribus de l'île.






Nous rentrons tout doucement. C'est dimanche et l'église sonne pour annoncer le début de la messe, toutes les femmes sont dans leurs belles robes bariolées et les hommes ont mis des chemises colorés. Nous n'osons pas rentrer, je suis en mini-short.


Le rocher de kanuméra, du nom de la baie où il se trouve, ci-dessus, est un rocher sacré. Il est interdit de monter dessus. Il y a quelques années le corps d'une touriste y a été retrouvé, peut-être tuée par des locaux pour avoir franchi une limite invisible. Cet aura m'a tellement impressionné qu'alors qu'on nous avait dit qu'au pied du rocher il était sympa de faire du palmes masque tuba nous n'en avons pas fait.

Nous nous rendons sur la baie des rouleaux. La marée est montante et même sur la baie de Kuto les vagues sont grandes.


Je me baigne malgré un temps maussade, juste histoire d'apprécier la force des vagues à moins d'un mètre de profondeur. Je lutte véritablement contre le ressac et fini par me casser la margoulette dans l'eau sans les yeux d'un Boris hilare.






Nous croisons des petites bestioles marrantes sur le bord de la plage...




Nous nous posons là pour manger et rentrons au gite. 
Là une nouvelle mauvaise surprise nous attend. Notre logeur ne nous avait absolument pas prévenu que le fait de nous emmener sur les lieux d'embarquement des bateaux était un service payant! Alors qu'à Maré le fait de nous emmener à l'autre bout de l'île pour embarquer faisait parti du prix de la prestation, ici il avait juste oublier de nous dire que c'était à payer en plus! Sur l'ensemble de la note s'applique en plus une taxe de 5,5%, que l'office du tourisme nous confirme être réglementaire... Bilan, 50 euros en plus à payer sorti du chapeau. Le pire c'est que c'est juste le principe qui est malhonnête car si nous l'avion su, nous les aurions peut-être pris quand même ces transferts! Nous payons donc après expression calme de notre insatisfaction. Axel qui passe par là complétement défoncé à l'herbe, se joint à la conversation et alors que je dit calmement à Jacques que c'est malhonnête celui-ci nous rétorque "C'est vous qui nous avait fait comme ça." La conversation s'épuise, nous payons et ceux-ci nous emmènent au bateau.


Le voyage laisse un goût amer, comme un super gâteau avec juste un ingrédient tourné, mais ça suffit...
Sur les îles Loyautés, le tourisme n'est pas encore vraiment développé et les gens nous ont toujours accueillis avec le sourire. Mais sur l'île des pins, plus proche de la grande terre, la tension ressentie à Nouméa se fait sentir. La pression des nombreux australiens qui viennent à la journée peut-être aussi. Cécile et Romain deux baroudeurs avec qui nous avons sympathisé aux trois banians, nous avaient raconté la réaction d'un autre logeur. Alors qu'ils refusaient de payer 200f pour lesquels on ne les avait pas prévenu, celui-ci leur avait rétorqué "c'est quoi pour vous 200f!?!" (un peu moins de 2euro pour information). Sur Nouméa il y a des quartiers à des moments où oui on s'est sentis mal d'être blancs. Responsables? Jugés? Détestés?
Nous, touristes, expats, passons et "nous nous restons' disait Edouard un vieux indépendantiste rencontré sur la baie des citrons. 

Comment leur en vouloir? Après tout ce qui s'est passé? Je me suis juste dit à ce moment là que je n'avait rien à faire là, que je n'étais pas la bienvenue. J'étais juste un distributeur à billet pour Jacques. 




Cécile








 

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